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Auguste Boisard (18..-1931)

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Da: "Le Monde Illustré" [04.07.1903][1]
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Taormina la divine
Taormina la divina

/p. 132/ (Photographies de MM. John L. (sic) von Gloeden, Giovanni Crupi et Giuseppe Bruno).

/p. 132/ (Fotografie dei sigg. John L. (sic) von Gloeden, Giovanni Crupi e Giuseppe Bruno).
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Une visite chez le baron de Gloeden s’impose à tout voyageur venant de Taormina.

(...)
Una visita al Barone von Gloeden è d'obbligo per ogni viaggiatore proveniente da Taormina.
Il ya quelques années, l’on remarqua fort, dans les milieux artistiques, une série de photographies montrant, en des attitudes de vitalité insouciante et heureuse, des groupes de jeunes hommes qui reproduisaient les travaux ou les jeux de la douce vie païenne,
Qualche anno fa, negli ambienti artistici, si fece molto notare una serie di fotografie che ritraevano, in atteggiamenti di spensierata e felice vitalità, gruppi di giovani che riproducevano le fatiche o i giochi della dolce vita pagana,
et l’illusion s’augmentait du cadre où ces scènes de grâce et d’harmonie se déroulaient; tantôt sur des grèves où, semblait-il, la galère d’Ulysse errant allait aborder; e l'illusione era accresciuta dalle località in cui si svolgevano queste scene di grazia e armonia; talvolta su spiagge dove, pareva, la galera dell'errante Ulisse stava per approdare;
tantôt sous des treilles chargées de grappes que /p. 133/ supportent des colonnes élancées, ou sur des degrés de marbre, parmi des végétations luxuriantes, au milieu des parfums des lauriers roses et des jasmins. a volte sotto pergolati carichi d'uva /p. 133/ sostenuti da slanciate colonne, o su gradini di marmo, tra vegetazioni lussureggianti, in mezzo ai profumi degli oleandri e dei gelsomini.
L’on finit par apprendre que ces épreuves étaient prises sur nature, et non dans quelque atelier de praticien plaçant ses modèles contre un paravant peint, et qu’elles étaient l’œuvre d’un Allemand qui s’était installé en Sicile, d’où venaient ces séries aussi variées que séduisantes. Si finì per sapere che queste fotografie erano scattate dal vivo, e non nella bottega di un qualche praticante che piazzasse i suoi modelli contro uno schermo dipinto, e che esse erano opera d'un tedesco che s'era stabilito in Sicilia, da dove provenivano queste serie tanto varie quanto seducenti.
C’est à Taormina qu’il exerçait, et là, qu’en un des plus magnifiques sites de l’univers, il avait retrouvé une race quasi divine, ayant gardé en ce siècle sans poésie l’exact reflet de la pure beauté antique, le charme du visage, la parfaite proportion des corps, la fierté de l’allure, le rythme des mouvements, la noblesse des attitudes, tout ce que l’on admire dans les statues célèbres, et ce que l’on retrouve si rarement chez les hommes de notre époque.
Era a Taormina che costui esercitava la sua professione, e lì, in uno dei posti più magnifici dell'universo, aveva ritrovato una razza quasi divina, che aveva conservato in questo secolo senza poesia il riflesso esatto della pura bellezza antica, il fascino del volto, la perfetta proporzione dei corpi, la fierezza del passo, il ritmo dei movimenti, la nobiltà degli atteggiamenti, tutto ciò che si ammira nelle statue famose, e che si ritrova tanto raramente negli uomini della nostra epoca.
La maison du baron von Gloeden, le photographe-artiste, dont ces compositions ont rendu la réputation européenne, reçoit la visite de tous les étrangers qui trouvent largement à glaner dans sa belle collection.
La casa del barone von Gloeden, il fotografo-artista, a cui queste composizioni hanno valso una reputazione europea, è meta della visita di tutti gli stranieri, che trovano molto da spigolare nella sua bella collezione.
Située dans une ruelle déserte, elle offre un aspect calme et simple des plus engageants. Les demeures antiques ne devaient pas être fort dissemblables et les mêmes pampres devaient s’enrouler autour des colonnettes de pierre qui se dressent de place en place sur le mur bas qui enserre l’inculte petit jardin.
Situata in un vicolo deserto, essa offre un aspetto calmo e semplice dei più coinvolgenti. Le abitazioni antiche non dovevano essere molto dissimili, e le stesse viti dovevano avvolupparsi attorno a colonnine di pietra che si ergono ad intervalli sul basso muro che circonda il giardinetto incolto.
En l’absence du baron, nous fûmes reçu par un jeune homme aux yeux fort intelligents qui nous fit les honneurs du gîte et nous introduisit dans une sorte de salon très modeste.
In assenza del barone, fummo ricevuti da un giovane dagli occhi molto intelligenti che fece gli onori di casa e ci introdusse in una specie di salotto molto modesto.
Aux murs, des études, des ébauches et un très mauvais portrait d’homme remontant aux jours assez lointains déjà, où même en Allemagne sévissait la coiffure dite «à la Capoul».
«
Il barone», nous dit le jeune suppléant.
«Mais, ajouta-t-il en italien, il n’est plus le même à présent.
»
Alle pareti, studi, bozzetti e un pessimo ritratto maschile risalente a tempi ormai assai lontani, quando perfino in Germania imperversava la cosiddetta pettinatura "alla Capoul”.
Il barone", ci disse il giovane assistente
[2].
“Ma”, aggiunse in italiano, “ora non è più lo stesso”.
Après quoi, il nous montre tous les albums dont les épreuves sont à vendre, et nous vend son propre portrait dans le costume sommaire que l’on adopte ici, assez volontiers, paraît-il, pour se faire photographier et, par une attention polie, il le signe de son nom: «Pancrazio Buccini». Dopodiché, ci mostra tutti gli album delle stampe che sono in vendita, e ci vende il proprio ritratto nel sommario costume che qui si adotta, molto volentieri, pare, per farsi fotografare e, con garbata attenzione, lo firma con il suo nome: “Pancrazio Bucinì[3].
 
Il portale d'ingresso della casa-studio di Gloeden.

Il portale d'ingresso della casa-studio di Gloeden.

 
Tout Taormina a dû passer devant l’objectif du baron de Gloeden.
Tel personnage, au type césarien, est un notaire et, sans.doute, plusieurs autres notabilités n’ont point dédaigné de poser en costume «artistique», surtout ceux que la nature a favorisés de quelques avantages plastiques.
Tutta Taormina dev'essere passata davanti all'obbiettivo del barone von Gloeden.
Quel tale personaggio, di piglio cesareo, è un notaio e, senza dubbio, diversi altri notabili non hanno disdegnato di posare in costume "artistico", specialmente coloro che la natura ha favorito con qualche vantaggio plastico [4].
Pancrazio convint toutefois que les plus beaux modèles sont de Naples. Et il doit en être ainsi, car, durant notre séjour, sauf une jeune fille au visage angélique, rencontrée au sortir de la grande messe, nous n’avons vu ni un autre visage de femme, ni aucune physionomie masculine dignes de fixer l’attention.
Tuttavia Pancrazio ha convenuto che i modelli più belli sono di Napoli. E deve essere davvero così, perché, durante la nostra permanenza, ad eccezione di una fanciulla dal volto angelico, incontrata al termine della messa solenne, non abbiamo visto né il volto di un'altra donna, né alcuna fisionomia maschile degna di fissare l'attenzione.
(...)
(...)
Taormina manque d’eau douce.
Sur ia grande place, il jail lit quelques minces filets liquides dans la vasque de la barbare fontaine; c’est ensuite la fontaine, dite des Capucines, que reproduit une de nos gravures.

A Taormina manca l'acqua dolce.
Sulla piazza del Duomo, alcuni sottili rivoli di liquido sgorgano nel bacino della
barbarica fontana; c'è poi la fontana, detta dei Cappuccini, che una delle nostre incisioni riproduce.
Mais, partout ailleurs, on cherche en vain la trace d’une source où d’un ruisseau. On apporte le rare et précieux li quide à dos de mulet, Dieu sait d’où, dans de longs barils, et c’est ainsi que les habitants sont approvisionnés.
Ma a parte questo, altrove si cercherebbe invano la traccia d'una sorgente o d'un ruscello.
Il raro e prezioso liquido viene portato a dorso di mulo, sa Dio da dove, in lunghe botti, ed è così che si riforniscono gli abitanti. 
Sans doute, c’est à cette circonstance qu’il convient d’at tribuer la propreté très relative de quelques-uns de ces jeunes demi-dieux qui figurent sur les épreuves photographiques dont nous donnons un spécimen. Indubbiamente, è a questa circostanza che dobbiamo attribuire la pulizia molto relativa di alcuni di questi giovani semidei che figurano nelle stampe fotografiche di cui vi offriamo qui un campione.
Vous me direz qu’ils ont la mer pour s’y baigner. Mais la mer n’est pas précisément à portée de Taormina. Par la route carrossable qui y conduit, il faut presque une heure de  temps pour gagner la grève et, si l’on veut raccourcir le chemin, on n’a que la ressource de sentiers mal commodes et assez peu praticables qui dévalent au hasard du terrain fort accidenté. 
Mi si dirà che hanno disposizione il mare, per fare il bagno. Ma il mare non è esattamente a portata di mano, a Taormina. Per la strada carrozzabile che vi conduce s'impiega quasi un'ora di tempo, per raggiungere la spiaggia e, se si vuole accorciare il percorso, si ha solo la risorsa di sentieri scomodi e poco pratici che scendono a casaccio dal terreno molto sconnesso.
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Et puis l’eau de mer ne nettoie pas. Elle colle plutôt la crasse sur la peau et l’y incruste pour ainsi dire.
Nous en eûmes la preuve, un jour qu’à l’heure du bain, nous vîmes, dans l’anse que nous avions choisie, deux «naturels» du pays se livrant aux douceurs de la natation.
Après s’être longuement immergés dans l’eau claire et transparente, ils en sortirent rafraîchis, sans doute, mais non purifiés et le corps zébré par une crasse plus digne des monstres marins que des jeunes demi-dieux servant de modèles aux photographies de Gloeden.
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E poi l'acqua del mare non pulisce. Semmai, attacca l'untume alla pelle e lo incrosta lì, per così dire.
Ne abbiamo avuto prova un giorno quando, all'ora del bagno, abbiamo visto, nella caletta che avevamo scelto, due "nativi" del paese abbandonarsi ai piaceri del nuoto.
Dopo essersi immersi a lungo nell'acqua limpida e trasparente, ne uscirono senz'altro rinfrescati, ma non purificati e con il corpo striato di sudiciume più degno di mostri marini che dei giovani semidei che fanno da modello per le fotografie di Gloeden.
 
Wilhelm von Gloeden, Bagnanti

Wilhelm von Gloeden, Ragazzi al mare, ca. 1895.
 
Pour charmer nos soirées, notre sympathique «diplomate» résolut de nous inviter à Taormina musicale, que la plu part des étrangers ignorent, et ayant dcnné des instructions au portier de l’hôtel qui était du pays, celui-ci organisa en notre honneur deux concerts qui eurent lieu dans une «locanda» où nous trouvâmes, dans une chambre du premier étage, autour d’un immense lit drapé comme un reposoir, toute la jeunesse du cru.
Per rendere piacevoli le nostre serate, il nostro simpatico "diplomatico" decise di invitarci alla Taormina musicale, che la maggior parte degli stranieri ignora, e dopo aver dato istruzioni al portiere dell'albergo che era del paese, quest'ultimo organizzò in nostro onore due concerti che ebbero luogo in una "locanda" dove trovavammo, in una stanza al primo piano, intorno ad un immenso letto drappeggiato come un luogo di riposo, tutta la gioventù dell'annata[5].
Il y avait là une quinzaine de jeunes Siciliens de seize à vingt ans, vêtus avec la dernière élégance de nos «calicots» de France, et venus pour distraire les «Forestieri» (étrangers).
Les uns chantaient, s’accompagnant de mandolines ou de guitares et, au son des mêmes instruments, les autres dansaient des danses sans grand caractère et, pour distinguer ceux qui devaient figurer les femmes, ils s’attachaient un mouchoir au bras gauche. 
Era presente una quindicina di giovani siciliani, dai sedici ai vent'anni, vestiti con l'ultima eleganza dei nostri "calicots"[6] francesi, venuti a divertire i "forestieri" (stranieri).
Alcuni cantavano, accompagnandosi con mandolini o chitarre e, al suono degli stessi strumenti, gli altri danzavano danze senza molto carattere e, per distinguere coloro che dovevano svolgere la parte delle donne, legavano al braccio sinistro un fazzoletto.
Notre portier se distingua dans la Tarentelle, qu’il dansa avec une fougue et une conviction fort amusantes. Il nostro portiere si è distinto nella Tarantella, che ha ballato con un ardore e una convinzione molto divertenti.
Nous fûmes très divertis, par les chants surtout, dont certains, poétiques extrêmement, et dits avec un sentiment très émouvant. Notre compagnon dirigeait le programme et encourageait les artistes avec des «Molto bello, Bellissima, questa canzone», tombant à propos.
Ci divertimmo molto, soprattutto per le canzoni, alcune delle quali estremamente poetiche e interpretate con un sentimento molto commovente. Il nostro compagno dirigeva il programma e incoraggiava gli artisti con “Molto bello, Bellissima, questa canzone”, al momento giusto.
Une romance a particulièrement plu à la compagnie. Il s’agit d’une jeune fille, d’une tabatière et d’un battant de cloche; tout cela, paraît-il, plein de sous-entendus piquants qui nous échappèrent.
Una romanza piacque particolarmente alla compagnia. Trattava d'una ragazzina, d'una tabacchiera e di un batacchio; tutto questo, sembra, pieno di doppi sensi piccanti che ci sono sfuggiti.
Nous régalâmes tout ce jeune peuple de «Gazoza», de cigarettes et de noix fraîches, mais surtout de quelques monnaies qui firent leur joie.
Abbiamo regalato a tutta questa gioventù “gazzosa”, sigarette e noci fresche, ma soprattutto qualche moneta, che li ha resi felici.
Quelques femmes du pays, présentes à la séance, se refusèrent à se mêler aux danses lorsque nous les en priâmes.
Sans doute, il en est ici comme au pays basque où la chorégraphie est un exercice exclusivement masculin.
(...)
Alcune donne del paese, presenti allo spettacolo, si sono rifiutate di unirsi ai balli quando glielo abbiamo chiesto[7].
Evidentemente, qui è come nei Paesi Baschi, dove la coreografia è un esercizio esclusivamente maschile.
(...)
 
Ba,bioni che ballano la tarantella

Giuseppe D'Agata, Bambini taorminesi che ballano la tarantella.
Ca. 1920

   

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L'autore ringrazia fin d'ora chi vorrà aiutarlo a trovare immagini e ulteriori dati su persone, luoghi e fatti descritti in questa pagina, e chi gli segnalerà eventuali errori in essa contenuti.

Note 

[1] Il testo è estratto dall'articolo: Auguste Boisard, Taormina la divine, "Le Monde illustré", 4 juillet 1903, pp. 132-135, online su "Gallica.fr". La traduzione è mia, avvalendomi per la prima volta, per velocizzare il lavoro, di un software automatico di traduzione. (Ovviamente ho riscontrato e ricorretto il testo prima di pubblicarlo). Devo ammettere che fa risparmiare un sacco di tempo.

[2] Si tratta probabilmente, in realtà del ritratto del padre di Gloeden, Erminio von Gloeden. Il ritratto è giunto fino ai nostri giorni ed è oggi proprietà d'un  discendente di Buciunì.

[3] Questa testimonianza conferma la notizia, tramandata per lo più oralmente, del fatto che Buciunì sia stato, oltre che assistente di Gloeden, anche suo modello.
Il suo viso non è però stato ancora riconosciuto fra quelli dei modelli di Gloeden.

[4] Questo lungo giro di parole esprime un concetto che evidentemente urtava il pudore borghese del giornalista, ossia che anche giovani della buona società taorminese avevano posato per Gloeden, "soprattutto fra coloro che la Natura aveva favorito, donando loro il vantaggio d'un corpo attraente".
Il dato è confermato dai fatti: almeno due dei modelli di Gloeden fino ad oggi riconosciuti
(Giuseppe Scimone e Carlo Siligato) erano addirittura figli di proprietari di alberghi di Taormina.
Il lavoro di Gloeden riscosse quindi l'approvaziione e la collaborazione della classe colta e agiata di Taormina.

[5] In realtà l'organizzazione di spettacoli serali "esclusivi" e "riservati" per i turisti era diventata una piccola industria, la cui manodopera era fornita dai giovanotti locali, non sempre con fini esclusivamente artistici.
La descrizione di una di tali serate, organizzata nel 1899 da Gloeden, ci è stata lasciata da Zinaida Giuppus.

[6] Termine spregiativo per indicare uomini di modeste condizioni che, avendo fatto qualche soldo, vestivano con una ricercatezza giudicata fuori luogo per il loro status sociale. "Villani rifatti", "tamarri".

[7] Anche altri viaggiatori confermano il rifiuto delle donne siciliane di partecipare a balli in pubblico.
La rigidissima segregazione per sessi della società tradizionale siciliana, che ai forestieri (inclusi gli italiani del Nord) sembrava bizzarra, spiega il malinteso per cui alla cricca omosessuale del tempo Taormina sembrava un paradiso gay.

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